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L'hépatite C : une maladie universelle |
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L'hépatite C et l'usager de drogues |
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La contamination par l'hépatite C intervient
essentiellement par contact sanguin. Depuis l'introduction d'un dépistage
systématique du sang et des produits sanguins au début des
années 90, la plupart (le risque zéro n'existant pas encore)
des nouvelles contaminations par l'hépatite C découlent de
la consommation de drogues intraveineuses et leurs usagers constituent de
loin le principal groupe à risque pour ce qui est des infections
au VHC. La prévalence de l'hépatite C parmi les usagers de
drogues par voie intraveineuse serait de l'ordre des 95%!! L'étude
limitée sur la prévalence de l'hépatite C parmi les
usagers de drogues en Belgique donne des résultats similaires. L'utilisation
partagée d'aiguilles et seringues et, dans une moindre mesure, d'autres
matériels tels que des filtres, tampons, eau, cuillères, etc.
permet au virus de se transmettre très facilement d'une personne
infectée à une personne saine. La surinfection entre personnes
déjà contaminées peut accélérer l'évolution
de la maladie. On détecte davantage de contamination par le virus
de l'hépatite C parmi les usagers de drogues intraveineuses qui affirment
n'avoir jamais partagé leur matériel d'injection et, dans
une moindre mesure, parmi les usagers de drogues non intraveineuses que
dans le reste de la population. Il semble donc que le partage du matériel
d'injection ne soit pas le seul facteur de contamination.
Quelques études scientifiques semblent indiquer que le partage de
pailles pour sniffer les poudres constitue également un mode possible
de transmission du virus de l'hépatite C. Il n'existe pas encore
de certitude concernant tous les modes de transmission du virus chez les
usagers de drogues et d'autres recherches sont nécessaires. Il semble
que la contamination par le virus intervient peu après le début
de la prise de drogues intraveineuses. On estime en général
que la majorité des usagers de drogues intraveineuses sont contaminés
dans les deux ans par le virus. Cela signifie que non seulement les usagers
de drogues de longue durée sont touchés, mais aussi qu'une
erreur de jeunesse peut entraîner des conséquences à
vie. Les usagers de drogues intraveineuses courent des risques accrus de
contamination par l'hépatite C mais également de contamination
par d'autres affections transmissibles par le sang, telles que l'hépatite
B et le VIH. La consommation de longue durée par voie intraveineuse
entraîne donc souvent des infections multiples, ce qui complique le
traitement.
Aucun vaccin n'étant disponible, la prévention de nouvelles
contaminations est la seule manière d'endiguer l'épidémie.
La recherche scientifique qui doit permettre de brosser un meilleur tableau
du virus et des comportements à risques parmi les usagers de drogues
constitue une première pierre d'angle dans la prévention de
hépatite C. Des programmes d'information et de sensibilisation sur
les risques sanitaires que fait courir la consommation de drogues est une
deuxième pierre d'angle. Les usagers de drogues doivent être
conscients que les aiguilles et les ustensiles utilisés pour les
mélanges ne peuvent être partagés et que les mesures
suivantes sont recommandées: l'utilisation de matériel stérile
pour chaque prise (la désinfection à l'eau de Javel ne tue
pas le virus de l'hépatite C), la destruction sûre du matériel
utilisé, l'absence de partage du matériel d'injection (sous
quelque forme que ce soit), l'apprentissage de méthodes alternatives
de consommation (par exemple fumer l'héroïne au lieu de l'injecter),
la sensibilisation aux risques liés aux transmissions percutanées
(rasoirs, matériel de piercing/tatouage, brosses à dents,
etc). Tous les usagers de drogues devraient pouvoir bénéficier
d'une vaccination contre l'hépatite B. En outre, il faut une sensibilisation
aux risques dirigée vers les sportifs amateurs, utilisateurs d'anabolisants
en injection. Ces informations et cette sensibilisation doit obligatoirement
viser les nouveaux usagers de drogues intraveineuses qui viennent ou sont
sur le point de consommer de la drogue, un groupe très difficile
à atteindre.
Le traitement de l'hépatite C chronique auprès de ces patients
est très important: ces patients sont généralement
contaminés par un sous-type de virus (génotype 2) qui répond
mieux à la thérapie classique que le sous-type transmis par
transfusion sanguine (génotype 1a/1b ). Dès que le patient
est motivé et qu'il est physiquement et psychiquement prêt
à un traitement de longue haleine (12 mois) entraînant des
effets secondaires (parfois lourds), le traitement peut être envisagé.
Les principales conditions de la réussite du traitement sont le respect
strict de la thérapie, l'absence de prise de drogues susceptible
d'entraîner de nouvelles infections et une forte motivation. Les chances
de guérison du patient sont réelles et le risque de transmission
au reste de la population diminue. |
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